Par Graham Vanbergen : Noam Chomsky a dit un jour : « Partout dans le monde, de la culture populaire au système de propagande, il y a une pression constante pour faire sentir aux gens qu’ils sont impuissants, que le seul rôle qu’ils peuvent avoir est de ratifier les décisions et de consommer. »
Chomsky, comme tant d’autres, a bien sûr raison. Aujourd’hui plus que jamais, notre vision du monde est totalement déformée par la saturation des informations déguisées en nouvelles, en réalité en propagande. Et il est rare que quelqu’un remette même partiellement en question le statu quo, si ce n’est que pour en reconnaître l’existence. Il est donc étrange qu’environ 80 pour cent de la population britannique et presque toute l’Europe et les Etats-Unis se méfient de leurs représentants politiques. La raison pour laquelle ils adhèrent à leur vision de l’avenir est encore un mystère – la logique vous dirait que les masses auraient déjà dû faire quelque chose à ce sujet, ne serait-ce que pour protéger le caractère sacré de la démocratie.
Les propagandistes des médias de masse sont les principaux moteurs de ce que nous croyons qu’il se passe dans notre monde. Tout, des récits historiques tels que « notre part » dans les grandes guerres du XXe siècle, à ce que nous devons penser des événements majeurs qui se déroulent devant nous, tels que le changement climatique. On nous ment de part et d’autre du débat, ce qui est délibérément déroutant.
Les gens ont toujours une opinion, mais il y a toujours un « mais ». Tout le monde, sans exception, sait qu’il y a quelque chose qui cloche. La vérité, c’est que la vérité est absente, ou du moins est devenue si vague, que même la définition du mot vérité est un outil de propagande ; « vérité – un fait ou une croyance qui est accepté comme vrai« . Le mot frappant étant « accepté ».
Notre système de définition et de communication de la vérité réside dans ce que l’on ne peut aujourd’hui décrire que comme le brouillard de la guerre – une guerre de l’information. La fonctionnalité du système a été centralisée ces dernières années et est tombée presque exclusivement entre les mains de quelques milliardaires qui ne veulent rien d’autre que garder intact le récit de l' »établissement » en ruine, parce que le statu quo vous assure de vivre dans un monde idéologiquement surchargé, qui prive la grande majorité de ce qui pourrait être réalisé, alors que eux vivent comme des rois quelles que soient les conséquences.
Un bon exemple en est la récente multiplication des nouvelles concernant les militants politiques d’extrême gauche et droite. Partout en Occident, nous assistons aujourd’hui à la participation de la société civile à des batailles non seulement dans les rues de nos capitales, mais aussi sur les réseaux sociaux et sur le Web. De plus en plus, les milliardaires financent des groupes, des activistes et des groupes de réflexion. Leur but est de confondre et de diviser la majorité – une vieille directive politique séculaire pour diviser et gouverner. Ceci est officiellement défini comme : « la politique de maintenir le contrôle sur ses subordonnés ou adversaires en encourageant la dissidence entre eux, les empêchant ainsi de s’unir par l’opposition« . Vous savez que c’est en train de se passer en ce moment, n’est-ce pas ?
Une part substantielle du modèle de propagande est bien sûr la censure des entreprises. Le système est tel que les journalistes et surtout les rédacteurs en chef n’ont d’autre choix que de partager ou d’acquérir des valeurs en accord avec les élites de l’entreprise pour faire progresser leur carrière.
‘Les Migrants prennent TOUS les nouveaux travails en Grande-Bretagne,” “Les Migrants essayent de tuer les camionneurs britanniques‘ et ‘Le vrai tribut de l’immigration de masse en Grande-Bretagne‘ sont les gros titres de jouranaux de droite en Grande-Bretagne. Vous pouvez voir la stratégie de division en jeu – et nous avons eu le Brexit.
Malgré les émotions suscitées par ces stratégies, le grand public n’a jamais cessé de remettre en question ces affirmations douteuses et de se battre pour savoir quels sont les faits réels. La rhétorique dangereuse que Washington et ses porte-parole des médias expriment quotidiennement au sujet de la Russie est répliquée en Grande-Bretagne. Ces déformations flagrantes, sans aucun fait ni preuve, jouent dans le jeu de cartes géopolitique que les États-Unis jouent à 8 000 milles des côtes d’une autre puissance nucléaire si bien équipée qu’elle pourrait anéantir l’humanité. En Grande-Bretagne, nous permettons à nos politiciens d’avoir le même non-sens sans aucun moyen de défendre leur propre population tout en se trouvant à la porte d’une nation qui pourrait faire de cette petite île une poussière en quelques secondes.
Dans un autre exemple, vous auriez pensé qu’avec la preuve raisonnable que le référendum britannique sur l’UE a pu être truqué par des milliardaires américains, un tollé public se serait produit avec une enquête politique réclamée d’en haut. Mais non. Le journal qui a eu le courage de publier un article accablant de 7 000 mots sur le sujet est poursuivi en justice. Nulle part dans les médias n’ a-t-on eu le courage de remettre en question ce qui est apparu et ce qui est maintenant connu. Nous, le peuple, nous avons été entièrement endoctrinés dans leur récit et nous avons été trompés, dans ce cas-ci par omission.
Moins d’un quart du public croit réellement la presse de l’establishment et pourtant chacun a ses perspectives politiques formées par une machine de propagande gérée par les géants des médias. Ils ont toutes les armes, la presse écrite et audiovisuelle, Internet, les réseaux sociaux – ils possèdent tout.
La véritable indépendance éditoriale n’existe plus dans les médias grand public. L’ingérence des propriétaires de journaux et des partis politiques ainsi que les pressions exercées par les recettes publicitaires des entreprises sont à l’origine des contenus, et pas la vérité. Les allégations de fonctionnaires du gouvernement qui exercent des pressions et menacent même les rédacteurs en chef et les journalistes sont très répandues dans l’industrie. En effet, le MI5 des services secrets britanniques est constamment accusé de manipuler la presse, tandis que l’utilisation politique de sources prétendument neutres (telles que Google, HSBC et George Soros finançant Full-Fact. org) aboutit à un biais systémique qui existe pour déformer complètement la vérité.
Ces plateformes forcent maintenant tout le monde dans des « bulles d’information », communément appelées « chambres d’écho » auto-imposées, comme si c’était de notre faute. Cette bulle insidieuse, omniprésente et envahissante concentre des récits redondants gérés par les nouveaux commandants de la guerre de l’information, favorisant une conclusion préétablie. Cinq personnes seulement possèdent 80 % des journaux que nous lisons tous les jours en Grande-Bretagne, elles possèdent également des stations de télévision, des agences de presse, des sociétés de livres, des cinémas et autres – donc tout ce que nous lisons ou voyons en Grande-Bretagne est presque entièrement influencé par ces individus, dont aucun ne réside en Grande-Bretagne.
Aujourd’hui, les nouveaux partis politiques ou les nouvelles idées doivent franchir les barrières défensives de l’establishment jamais vues auparavant – celle des plates-formes médiatiques qui contrôlent et censurent le récit. Publier un article sur l’amende de 2,7 milliard de Google signifie que les médias rapportent que : « Google a abusé de sa position dominante en favorisant systématiquement son propre service de comparaison des achats » – ce qui a été en fait les mots utilisés par les médias dans le monde entier. En réalité, il s’agit d’une entreprise mondiale qui a truqué le système par intention criminelle, qui a sciemment et frauduleusement enfreint la loi, gagné illégalement des milliards de dollars, arnaqué des millions de gens, essayé de tuer la concurrence et ensuite caché ses gains mal acquis dans des paradis fiscaux à l’étranger. C’est tout droit sorti du livre de jeu bancaire, personne n’est allé en prison, les actionnaires en paient le prix. L’amende était petite pour une entreprise valant plus d’un demi-trillion de dollars qui exploite les plus grandes économies du monde.
En Grande-Bretagne, les politiciens sont toutefois le principal problème. Il devrait être naturel que les députés soutiennent la démocratie représentative avant tout – ils sont, après tout, censés l’incarner et servir les citoyens qu’ils représentent. Il est toutefois devenu clair qu’il n’est pas dans leur intérêt personnel de le faire. Donc ils ne le font pas. La conséquence, c’est que les médias ont le droit d’être biaisés en leur faveur. Cela est démontré par le fait que la presse britannique est considérée comme la plus « de droite » et « biaisée » en Europe, selon les recherches de YouGov.
La Grande-Bretagne est maintenant une oligarchie. Ils règnent par la diffusion de la propagande, fournissant une illusion de liberté. Mais quelle est cette liberté ? George Monbiot écrit :
« Lorsque les think tanks (groupes de pensée) et la presse milliardaire appellent à la liberté, ils veillent à ne pas préciser de laquelle ils parlent. La liberté pour certains, suggèrent-ils, signifie la liberté pour tous. Lorsque les entreprises se libèrent des syndicats, elles réduisent les libertés de leurs travailleurs. Quand les très riches se libèrent de l’impôt, d’autres personnes souffrent par des services publics défaillants. Lorsque les financeurs sont libres de concevoir des instruments financiers exotiques, le reste d’entre nous paie pour les crises qu’ils provoquent. Détruire de telles protections publiques signifie libérer les milliardaires et les entreprises des contraintes de la démocratie. Le Brexit et Trump représentent tout ça. La liberté qui nous a été promise, c’est la liberté des très riches de nous exploiter. »
Existe-t-il une solution à un système politique qui appartient à une oligarchie ? La seule voie viable et visible, c’est sans doute que la confiance du public dans les quatre piliers de la société s’est effondrée à des niveaux sans précédent, si bas qu’il ne reste plus grand-chose en quoi faire confiance. Cela signifie que cet appareil de propagande ne fonctionne plus comme prévu, d’où la rhétorique hystérique et la peur incessante.
Cette effroi a maintenant atteint le comique. Michael Fallon, le secrétaire à la Défense du Royaume-Uni colporte maintenant de la propagande sur la capacité de la Corée du Nord à bombarder la Grande-Bretagne : « Le Royaume-Uni est menacé par les missiles de Pyongyang, déclare le secrétaire à la Défense Michael Fallon. » Bien sûr, non seulement avons-nous déjà entendu cette rhétorique irresponsable auparavant (pensez à l’Afghanistan, à l’Irak, à la Syrie, etc.), mais les faits ne confirment tout simplement pas ce que le gouvernement dit. La preuve en est ceci – théoriquement, une arme nucléaire nord-coréenne (il n’existe aucune preuve qu’elle possède effectivement une arme nucléaire viable) pourrait être capable de frapper l’Amérique du Nord. Mais pourquoi la Corée du Nord lancerait-elle une attaque nucléaire contre la Grande-Bretagne alors qu’elle est connue pour avoir une puissance de feu militaire limitée, et alors qu’elle a cibles sud-coréennes et nord-américaines sur le pas de sa porte. Pourquoi le gouvernement britannique appuie-t-il les ambitions géopolitiques insouciantes et erratiques de Donald Trump, dont l’ONU a maintenant prévenu qu’elles pourraient mener le monde vers un conflit mondial ?
Tout cela est un verdict accablant de la démocratie sous son déguisement actuel. Dans une enquête récente, qui couvre 28 pays occidentaux, 17 années de données et 33 000 personnes interrogées chaque année, même les mieux nantis ne croyaient plus que « le système » fonctionnait – alors pourquoi les autres y croiraient.
Ne nous leurrons pas. Une grande partie de l’Occident tel que nous le connaissons est une démocratie guidée (ou gérée) qui, par définition, est soit une autocratie de fait, soit une oligarchie. Ce « système » a échoué.
Le capitalisme est toujours en guerre ; la propagande est son champ de bataille. La violence qu’elle propage est abstraite. L’austérité, une construction idéologique et non économique, est un moyen de convaincre la majorité d’accepter de faibles salaires, d’accroître la pauvreté et de priver de bons services d’éducation et de santé pour le bien du pays. Quand les masses voient à travers son mince voile, la violence devient plus réelle. Les ennemis arrivent sur nos côtes. Les menaces de terroristes, de pays voyous, d’attaques nucléaires et d’ADM (armes de destruction massive) sont les signes évidents que le capitalisme oligarchique néolibéral, les causes historiques profondes de la guerre, a atteint son apogée, la vague sur le point de s’effondrer.
Si la machine de propagande commence à nous dire que nous sommes menacés par une force étrangère maléfique, quand elle commence à nous motiver pour que nous allions tuer et mourir pour eux, l’histoire nous dit que ce qui vient ensuite n’est pas bon.
Traduction : Michelle Cavenel
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