Par Mwenya Mubanga, Agneta Egenvall, Liisa Byberg, Erik Ingelson, Tove Fall,
Selon une nouvelle étude ( dans les domaines cardiovasculaires) et une méta-analyse distincte publiées dans une revue de l’American Heart Association, avoir un chien peut rallonger la vie et améliorer les résultats cardiovasculaires, en particulier chez les survivants d’une crise cardiaque ou d’un AVC qui vivent seuls.
Les résultats de ces deux études et analyses bien faites s’appuient sur des études antérieures et sur les conclusions de la déclaration scientifique de l’AHA de 2013 intitulée » Pet Ownership and Cardiovascular Risk » (Posséder un animal de compagnie et risques cardiovasculaires) selon laquelle vivre avec des chiens permet de réduire les facteurs qui contribuent au risque cardiaque et aux événements cardiovasculaires, a déclaré Glenn N. Levine, MD, président du groupe de rédaction du document scientifique de l’American Heart Association sur la propriété des animaux domestiques. « De plus, ces deux études fournissent de bonnes données de qualité indiquant que la possession de chiens est associée à une réduction de la mortalité cardiaque et toutes causes confondues. Bien que ces études non randomisées ne puissent » prouver » que l’adoption ou la possession d’un chien mène directement à une réduction de la mortalité, ces conclusions solides sont certainement au moins suggestives à cet égard. »
Compte tenu des recherches antérieures démontrant comment l’isolement social et le manque d’activité physique peuvent avoir un impact négatif sur les patients, les chercheurs de l’étude et de la méta-analyse ont cherché à déterminer comment la possession de chiens affectait les résultats de santé. Des études antérieures ont démontré que la possession d’un chien réduit l’isolement social, améliore l’activité physique et même abaisse la tension artérielle, ce qui porte les chercheurs à croire que les propriétaires de chiens pourraient avoir de meilleurs résultats cardiovasculaires que ceux qui n’en ont pas
Posséder un chien et survivre après un événement cardiovasculaire majeur – une étude prospective, basée sur un registre.
Les chercheurs de cette étude ont comparé les résultats pour la santé des propriétaires de chiens et des non-propriétaires après une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral à l’aide des données sur la santé fournies par le Registre national suédois des patients. Les patients étudiés étaient des résidents suédois âgés de 40 à 85 ans qui ont subi une crise cardiaque ou un AVC ischémique (accident ischémique cérébral) entre 2001 et 2012.
Comparativement aux personnes qui ne possédaient pas de chien, les chercheurs ont constaté que pour les propriétaires de chiens :
- Le risque de décès chez les patients victimes d’une crise cardiaque vivant seuls après une hospitalisation était de 33 % inférieur, et de 15 % inférieur chez ceux vivant avec un partenaire ou un enfant.
- Le risque de décès chez les patients victimes d’un AVC vivant seuls après une hospitalisation était de 27 % inférieur et de 12 % inférieur chez ceux qui vivaient avec un partenaire ou un enfant.
Dans l’étude, près de 182 000 personnes ont subi une crise cardiaque, dont près de 6 % étaient des propriétaires de chiens, et près de 155 000 ont subi un AVC ischémique, dont près de 5 % étaient des propriétaires de chiens. La possession de chiens a été confirmée par les données de l’Office suédois de l’agriculture (l’enregistrement de la propriété des chiens est obligatoire depuis 2001) et de la Société canine suédoise (tous les chiens de race ont été enregistrés depuis 1889).
La diminution du risque de décès associé à la possession d’un chien pourrait s’expliquer par une augmentation de l’activité physique et une diminution de la dépression et de la solitude, deux facteurs liés à la possession d’un chien dans des études antérieures.
« Nous savons que l’isolement social est un facteur de risque important de détérioration de la santé et de décès prématuré. Des études antérieures ont montré que les propriétaires de chiens sont moins isolés socialement et ont plus d’interactions avec les autres « , a déclaré Tove Fall, D. V. M., professeur à l’Université d’Uppsala en Suède. « De plus, garder un chien est une bonne motivation pour l’activité physique, ce qui est un facteur important pour la réhabilitation (réadaptation, réinsertion) et la santé mentale. »
Bien que cette étude s’appuie sur un vaste échantillon, des erreurs potentielles de classification de la propriété des chiens dans les couples vivant ensemble, le décès d’un chien et le changement de propriétaire pourraient avoir eu une incidence sur les résultats de l’étude.
« Les résultats de cette étude suggèrent des effets positifs de la possession d’un chien chez les patients qui ont subi une crise cardiaque ou un AVC. Cependant, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour confirmer une relation de cause à effet et formuler des recommandations sur « la prescription de chiens » à des fins de prévention. De plus, du point de vue du bien-être animal, les chiens ne devraient être acquis que par des personnes qui ont le sentiment d’avoir la capacité et les connaissances nécessaires pour donner à l’animal une bonne vie. »
Les coauteurs de l’étude sont Mwenya Mubanga, M.D., M.P.H. ; Liisa Byberg, Ph.D. ; Agneta Egenvall, V.M.D., Ph.D. ; Erik Ingelsson, MD, Ph.D. et Tove Fall, V.M.D., Ph.D. Agria Research Foundation et le Swedish Research Council for Environment, Agricultural Sciences and Spatial Planning (FORMAS), subvention numéro 2013-1673.
Possession d’un chien et survie : une étude méthodique et une méta-analyse
Les chercheurs ont examiné les données de plus de 3,8 millions de patients provenant de 10 études distinctes pour une méta-analyse composite. Sur les 10 études examinées, 9 comprenaient une comparaison des résultats de mortalité toutes causes confondues chez les propriétaires de chiens et les non-propriétaires, et 4 comparaient les résultats cardiovasculaires chez les propriétaires et les non-propriétaires de chiens.
Les chercheurs ont constaté que par rapport aux non-propriétaires, les propriétaires de chiens ont connu :
- 24 % de réduction du risque de mortalité toutes causes confondues ;
- 65 % de réduction du risque de mortalité après une crise cardiaque ; et
- 31 % de réduction du risque de mortalité due à des problèmes cardiovasculaires.
« Le fait d’avoir un chien était associé à une augmentation de l’exercice physique, à une baisse de la tension artérielle et à un meilleur profil de cholestérol dans les rapports précédents « , a déclaré Caroline Kramer, M.D. Ph.D., professeure adjointe de médecine à l’Université de Toronto et endocrinologue et clinicienne scientifique au Leadership Sinai Centre for Diabetes au Mount Sinai Hospital, une composante du Sinai Health System. « Ainsi, on s’attend à ce que les gens qui possédaient des chiens vivent plus longtemps et que leur risque de décès cardiovasculaire soit également plus faible. »
Les études jugées admissibles à l’analyse comprenaient les études menées auprès d’adultes âgés de 18 ans ou plus, les données originales d’une étude prospective originale, l’évaluation de la propriété des chiens au début de l’étude et la déclaration de la mortalité cardiovasculaire ou de toutes causes chez les patients. Les études ont été exclues si elles étaient rétrospectives, ne fournissaient pas un nombre absolu d’événements survenus et signalaient des événements cardiovasculaires non mortels.
« Nos résultats suggèrent que le fait d’avoir un chien est associé à une vie plus longue. Nos analyses n’ont pas tenu compte des facteurs de confusion tels qu’une meilleure forme physique ou un mode de vie généralement plus sain qui pourraient être associés à la possession d’un chien. Les résultats, cependant, ont été très positifs « , a déclaré le Dr Kramer. « La prochaine étape sur ce sujet serait une étude interventionnelle pour évaluer les résultats cardiovasculaires après l’adoption d’un chien et les avantages sociaux et psychologiques de la propriété du chien. En tant que propriétaire de chien, je peux dire que l’adoption de Roméo (le Schnauzer miniature de l’auteur) a augmenté mes pas et mon activité physique chaque jour, et il a rempli ma routine quotidienne de joie et d’amour inconditionnel. »
Sources:
American Heart Association
Journal Article
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